Suite à mon dernier billet au sujet des choses que l’on garde au cas où, quelques personnes m’ont demandé conseil pour aider les gens qui nous entourent à se débarrasser des trucs qu’eux gardent au cas où. Comme quoi, souvent, les gens intéressés à mes chroniques ont déjà un intérêt pour l’organisation. Mais comment aider nos enfants et nos conjoints se départir de ce qu’on estime superflu?
Dans ce billet vous trouverez quelques suggestions pour aider vos enfants à se départir d’items pour lesquels ils répondraient non aux trois questions essentielles concernant l’organisation citées plus haut. Et si la source principale de désorganisation n’est pas vos enfants? Eh bien, la beauté de l’organisation c’est qu’elle est contagieuse! Et donc si vous et vos enfants devenez plus organisés, et en ressentez les bienfaits, votre conjoint ou conjointe voudra fort probablement faire partie du club! Et si ce n’est pas le cas? Au moins vous aurez converti la prochaine génération!
À une rencontre mensuelle récente des Organisateurs professionnels du Canada, une de mes collègues a partagé avec nous des astuces formidables apprises à travers ses cours suivis au Institute for Challenging Disorganization, afin de nous outiller à mieux aider les gens vivant avec la désorganisation chronique. Ma clientèle étant composée principalement de familles, ce qui m’a frappé est ce ces astuces s’appliquent également aux enfants. Alors que les personnes vivant avec une désorganisation chronique ont un historique d’avoir essayé de s’organiser plusieurs fois par le passé, sans succès, les enfants eux sont à l’opposé de la gamme et sont essentiellement un canevas blanc en terme d’expérience en organisation. Profitons-en pour mettre en place des habitudes solides à un jeune âge!
Je vous avais parlé de l’acronyme SPACE de Julie Morgenstern dans mon dernier billet, qui résume les étapes d’organisation soit : aSsembler, éPurer, Assigner à un endroit précis, Contenants appropriés et Entretenir. Tout comme les personnes vivant avec la désorganisation chronique, les enfants ont tendance à avoir un attachement très émotif à leurs possessions, et les méthodes d’organisation logiques ne fonctionne souvent tout simplement pas pour eux. Je vous propose donc quelques alternatives.
La technique avec laquelle j’ai eu le plus de succès, autant avec mes enfants qu’avec les enfants de mes clients, est le jeu des ‘Amis/Étrangers/Connaissances’ tel qu’enseigné par Judith Kolberg. Avec cette technique, qui peut être utilisée par des enfants à partir de sept ou huit ans, on leur demande de classer les items à organiser (et dont vous voulez partiellement vous départir!) dans une des trois catégories. Quels toutous/livres/camions/œuvre d’art considèrent-ils comme étant de bons amis, ou en d’autres mots, qu’ils ne peuvent imaginer la vie sans cet objet? Lequel est un étranger, ou un item envers lequel on ne sent pas de lien car on n’a pas joué avec? Lequel est une connaissance : ils ont joué avec un peu ou beaucoup à un plus jeune âge, mais ils ne font plus partie de la collection essentielle? Selon la quantité d’items que votre enfant peut avoir, et combien d’espace peut être consacré à chaque catégorie, les enfants sont souvent en mesure de se départir des ‘’étrangers’’ et d’une partie ou de l’ensemble des ‘’connaissances’’. Cette technique permet de catégoriser l’engouement particulièrement pour les enfants qui peuvent ressentent un attachement intense à leurs possessions. Une seule mise en garde : il faut s’assurer de respecter leurs choix! On ne veut pas brouiller les décisions en reflétant notre propre attachement à certains items qui tombent dans les deux catégories ‘’perdantes’’!
Pour les enfants plus jeunes qui sont aussi très attachés à leurs possessions, on peut jouer à la chasse aux trésors avec eux, pour trouver le nombre d’objets que l’on veut ou peut garder dans une catégorie précise. En demandant à vos jeunes enfants de trouver les trois poupées les plus précieuses ou ses dix livres préférées, cela vous aidera à cibler les essentiels.
Lorsque vous prenez la décision finale de ce qui sera donné ou vendu, un point important pour garder une relation de confiance est de s’entendre ensemble sur ce qui reste et d’honorer les décisions prises. Je comprends telllllllement bien le désir de prendre des décisions pour eux alors qu’ils sont à l’extérieur de la maison et d’espérer fort-fort qu’ils auront oublié tous ces items qui se retrouveront par magie dans les boîtes à donner au centre d’action bénévole! C’est certain que sur le coup c’est plus facile à faire que de mettre en place une de ces deux techniques. Mais sur le long-terme, en plus d’affecter le lien de confiance, on n’aide aucunement nos enfants à apprendre à s’organiser et à prendre des décisions sur ce qui reste et ce qui ne sert plus ou pas.
Pour ceux d’entre nous qui avons des enfants trrrrrèèèès attachés à leurs possessions, prendre une photo d’eux avec leurs objets ou leur œuvre d’art peut être magique! Si vous devez y aller une étape plus loin, et que vous avez un peu d’espace à consacrer, on peut aussi s’entendre pour garder une boîte, de façon temporaire, contenant certains items dont ils ne sont pas absolument certains de vouloir se départir. On s’entend sur un délai précis, suite auquel les items seront donnés à l’organisme de votre choix, ou à la petite cousine de votre choix! Dans ce cas, assurez-vous de bien identifier la boîte et de vous mettre un rappel dans votre calendrier à son échéance. « Livres de Théo : donner si non-utilisé d’ici au 25 mai 2017 ». Dans 99,9% des cas on n’ouvrira pas la boîte, cependant il faut s’assurer de ne pas la garder trop près, voire à même la chambre de notre enfant. Pensons à un coin d’entreposage ou à un garde-robe moins utilisé.
Finalement, dans le but d’outiller nos enfants dans la prise de décisions, il est bien de s’assurer de se concentrer sur ce qui a été gagné dans ce tri. Ça peut être plus d’espace pour jouer dans la salle de jeux, de l’argent obtenu grâce à une vente d’items qui ne servaient plus, ou la satisfaction de savoir que nos jouets sous-utilisés vont rendre heureux des enfants moins privilégiés.
J’espère que ces quelques astuces vous guideront dans les étapes à suivre pour aider les enfants à désencombrer! Bonne organisation!